Dimanche 26 octobre, la prise d’assaut par la milice des Forces de Soutien Rapide de la ville d’El Fasher, capitale du Nord-Darfour, a attiré l’attention du monde entier sur les violences commises par cette milice, soutenue et armée par plusieurs pays étrangers, notamment les Emirats Arabes Unis. Cet épisode marque un tournant terrible pour l’histoire du Soudan : El Fasher était la dernière ville du Darfour qui résistait, depuis déjà plus d’un an et demi, aux attaques répétées des FSR. Avec la chute de la ville aux mains de la milice, celle-ci prend le contrôle de toute la région du Darfour, qui représente un quart du territoire soudanais.
El Fasher comptait initialement un million d’habitant.es. Depuis le début de la guerre, beaucoup avaient fui dans les régions voisines, au point que seulement 300 000 personnes environ étaient recensées dans la ville ces dernières semaines. Seule la moitié des habitant.es ont pu fuir depuis le début de l’assaut ces derniers jours, laissant 150 000 autres personnes disparues. Les images insoutenables des miliciens se filmant, hilares, devant les cadavres entassés de leurs victimes, ont bouleversé le monde entier.
Le Soudan s’est ainsi brutalement retrouvé au centre de l’attention médiatique. Pourtant, depuis des mois, les habitant.es alertaient sur les massacres en cours et appelaient à l’aide, sans aucune réaction internationale. Les comités de résistance, collectifs auto-gérés de quartier nés pendant la révolution de 2018, n’ont cessé de se mobiliser pour documenter les crimes des miliciens, dénombrer les victimes, et appeler au soutien. Les communiqués postés sur leur page Facebook au cours des deux derniers mois, que l’équipe de Sudfa a collectés, constituent un véritable journal de bord du siège d’El Fasher. Ces appels restés sans réponse, jours après jours, sont un témoignage de l’inaction de la communauté internationale alors que toutes les alertes étaient sonnées pour permettre d’empêcher le massacre.
L’escalade de la violence dans la ville assiégée
Le 5 août, les milices RSF attaquent le camp de déplacé.es de Zamzam en périphérie de la ville. Les comités de résistance alertent alors :
« Le camp de Zamzam a été entièrement vidé de ses habitants : la milice a contraint des milliers de civils à quitter le camp, sous la menace des armes. Les Janjawid ont fait appel à des mercenaires étrangers et les ont introduits à l’intérieur du camp, le transformant en une base militaire avancée utilisée pour lancer des attaques répétées contre la ville d’El Fasher, [ce qui] constitue une violation flagrante du droit international humanitaire et de la Convention de Genève. »
Le 11 août, le deuxième plus grand camp de déplacé.es du Soudan est pris pour cible, et les comités de résistance dénoncent « avec une profonde tristesse et un immense chagrin (...) l’attaque barbare dont a été victime le camp de déplacés d’Abu Shouk ». La milice y fait plus de 40 martyrs et 19 blessés — parmi eux, des civils froidement exécutés dans leurs maisons. Le 9 septembre, Abu Shouk sera de nouveau attaqué « par un drone-suicide des milices Janjaweed », faisant au moins 6 morts.
Le 25 août, les communiqués décrivent de violents bombardements d’artillerie, « plus de 300 obus de mortier et 20 obus d’obusier, accompagnés de drones-suicide, mené ce matin et cet après-midi par la milice du Soutien Rapide dans les quartiers Abu Shouk, Dar Al-Arqam, Al-Daraja Al-Oula et Nivasha ». Le 12 septembre, les communiqués nous informent que dans le quartier résidentiel d’Al-Nasrat au nord de la ville, « les milices ont pénétré de force dans les maisons des habitants, semant la panique et la terreur parmi la population sans défense. Selon les témoignages des habitants, les miliciens ont exécuté un grand nombre de civils à l’intérieur même de leurs maisons et dans les rues, sans aucune distinction entre hommes, femmes et enfants. Elles ont également arrêté un nombre indéterminé de civils et les ont emmenés vers une destination inconnue. »
Le 18 septembre, les comités de résistance dénoncent des massacres perpétrés lors de distributions alimentaires par les cantines solidaires (Takaya), « qui étaient un refuge pour les pauvres et les affamés » : « Des mères de famille et des personnes âgées ont été exécutées à sang froid, sans pitié». Ils notent que les civils attendant la distribution « sont devenus une cible facile pour une élimination systématique menée par la milice Janjaweed ». Le 26 septembre, c’est un marché local rempli de civils qui est attaqué par drones, faisant plus de 27 morts. Les bombardements sur les cuisines collectives continuent le 30 septembre, entraînant 6 morts et plus de 24 blessés.
Les comités constatent :
« les marmites sont brisées et la nourriture éparpillée sur le sol, comme si la guerre était déclarée aux affamés et aux plus faibles. Même les hôpitaux, qui luttaient pour survivre malgré la pénurie et la destruction, sont devenus des cibles : ni les lits, ni les bouteilles d’oxygène, ni les cris des blessés n’ont été épargnés. » En visant les cuisines collectives et les hôpitaux, « Les milices armées ne se contentent pas de mitrailler les fronts : elles braquent leurs feux contre la vie elle-même ».
A travers les communiqués des comités de résistance, la montée en escalade des dernières semaines est flagrante. Le 7 octobre, ils rendent compte :
« la ville est assiégée par tout l’arsenal de la mort : de lourds canons pilonnent sans relâche ses quartiers, des drones d’attaque de différents types frappent continuellement, et des blindés et engins cuirassés, bardés de protections, l’encerclent de tous côtés. Les attaques sont répétées, quasi quotidiennes. La tragédie atteint son paroxysme : des gaz chimiques sont disséminés au-dessus des maisons des civils comme s’ils faisaient partie de l’air qu’ils respirent — cette escalade grave constitue un crime de guerre et une violation flagrante de tous les traités et conventions humanitaires. »
Le 11 octobre, deux drones et plus de huit obus appartenant aux FSR bombardent le quartier résidentiel de Dar Al-Arqam, tuant plus de 60 civils. « Les corps de nombreuses victimes restent encore sous les décombres, (…) et un grand nombre d’entre elles ont été entièrement brûlées à la suite d’une frappe stratégique menée par les milices dans un acte de vengeance ».
Marché d'El Fasher réduit en centres. Source : Réseaux sociaux.
Des tentatives désespérées de mobiliser du soutien international
Malgré ces massacres, les comités de résistance ont continué tout au long du siège d’El Fasher à appeler à la résistance des habitant.es. Le 8 septembre, ils annoncent la création des Brigades Révolutionnaires armées, qui incarnent pour eux « l’héritage de la révolution de Décembre » et qui défendent par les armes les valeurs du mouvement révolutionnaire civil qui s’opposait au gouvernement militaire d’Omar El Béshir. La résistance armée constitue surtout pour eux une forme de « défense populaire », seul espoir face à la violence des FSR, dans un contexte d’abandon de la population par l’armée régulière :
« Nous ne demandons pas au monde ni aux politiciens de nous comprendre (...). Nous, les enfants d’El Fasher, tout ce que nous voulons et tout ce pour quoi nous combattons, c’est que El Fasher demeure, qu’elle reste debout malgré la mort, le siège et l’abandon. »
Au-delà de la lutte armée, les comités de résistance tentent de mobiliser un soutien international pour les cantines solidaires autogérées montées par les habitant.es à l’intérieur de la ville assiégée, diffusant tous les jours des appels à soutien ainsi que les numéros de téléphone auxquels effectuer des transferts d’argent.
Ils publient également des rapports humanitaires sur l’épidémie de choléra, faisant un décompte hebdomadaire du nombre de personnes infestées et décédées de la maladie dans les différentes villes du Darfour. Le 25 août, ils affirment que le bilan s’élève à 8 173 cas de personnes touchées, ayant entraîné 346 décès.
Leurs communiqués appellent aussi à des actions politiques pour faire cesser le soutien international aux FSR. Dès le 6 août, ils demandent à tous les États de suspendre leurs relations diplomatiques avec les Émirats Arabes Unis :
« Nous exigeons la rupture immédiate et totale des relations avec les Émirats Arabes Unis : pas d’ambassades, pas de lignes aériennes, pas de partenariats économiques, aucun couvert diplomatique pour leurs interventions — car celui qui arme les assassins ne peut être traité en « partenaire » ni en « frère ». L’histoire n’oublie pas ; le sang ne se lave pas par des déclarations mais par des positions courageuses et des mesures décisives. »
Le 12 août, ils affirment : « Le Soudan ne sera pas gouverné depuis Abou Dhabi, ni depuis le repaire des Janjawid ; il sera gouverné par la volonté de son peuple et par les bras de ses enfants libres. Gloire à notre peuple patient, vive la résistance. »
De plus, en coordination avec les comités du Kordofan, la coordination des comités de résistance d’El Fasher a monté une campagne pour demander la levée du siège. Cette campagne appelait à signer des pétitions, envoyer des courriers électroniques aux Nations-Unies et aux médias internationaux, et à investir massivement les réseaux sociaux et tous les espaces médiatiques disponibles, afin de documenter quotidiennement la situation par des témoignages et des rapports humanitaires. Dans la déclaration de lancement de la campagne le 19 août, ils alertent une fois de plus sur le grave danger menaçant les habitant.es :
« Les habitants de El Fasher, Kadugli et Dilling vivent aujourd’hui l’une des pires tragédies humanitaires imaginables. Ils endurent des conditions au-delà du supportable : un siège prolongé, la rareté extrême de la nourriture et des médicaments, et des bombardements délibérés et continus visant les maisons, les quartiers et les infrastructures civiles. La tragédie a atteint son paroxysme : les enfants meurent en nombre croissant, les personnes âgées succombent à la faim et à la malnutrition, les habitants sont contraints de se nourrir d’“ambaz” (nourriture destinée au bétail), de feuilles d’arbres et de nourriture pour animaux pour survivre. Pendant ce temps, les hôpitaux et centres de santé sont détruits, l’entrée de l’aide alimentaire et médicale interdite, et les bombardements se poursuivent — dans ce qui constitue un crime de génocide à part entière.
Ce siège monstrueux et prolongé se déroule sous les yeux et dans le silence complice de l’ONU, de l’Union africaine, de la Ligue arabe, du Conseil des droits humains, et de la plupart des organisations humanitaires internationales, ainsi que de nombreuses forces politiques et civiles soudanaises. Comme si, pour tous ces acteurs, la vie, la souffrance et la dignité des Soudanais dans ces régions n’avaient aucune valeur.
Pendant ce temps, les parties au conflit continuent de brandir hypocritement des slogans — au nom de la « préservation de l’État » ou de la « refondation sur la citoyenneté et les droits égaux » — tout en broyant le peuple soudanais entre le marteau et l’enclume, lui déniant le droit à la vie et à la satisfaction des besoins les plus élémentaires. Car une nation se fonde sur son peuple, sa terre et sa souveraineté, et la citoyenneté sur les droits fondamentaux que ces parties piétinent dans leur lutte aveugle pour le pouvoir, sur le sang et les ossements des Soudanais.
Nous affirmons aujourd’hui :
• Notre responsabilité historique de défendre le droit de tous les Soudanais, sans distinction, à la vie, à la dignité et à la sécurité.
• Notre responsabilité historique de préserver l’unité du Soudan et la mémoire collective de son peuple, que certains s’emploient à déchirer.
• Notre engagement constant pour les valeurs de paix, de coexistence et d’humanité.
À partir des propositions issues de notre forum humanitaire du 10 août 2025, consacré à la situation dans ces villes assiégées, nous lançons aujourd’hui cet appel et cette initiative à tous les Soudanais, sans exception, et à toutes les consciences vivantes dans le monde libre pour s’engager dans une vaste campagne populaire visant à briser le siège de El Fasher, Kadugli et Dilling, pour sauver les civils pris au piège, pour ouvrir des couloirs humanitaires et faire entrer nourriture et médicaments, pour rétablir les conditions minimales de vie humaine. »
Déplacé.es de la ville d'El Fasher à Tawila. Auteur : Sipa-NRC.
Des appels à l’aide restés sans réponse
Malgré ces tentatives d’attirer l’attention des dirigeants soudanais et de la communauté internationale, ces appels sont restés sans réponse. Le 15 août, les comités écrivent :
« Nous attendons le soutien des forces armées soudanaises qui ont promis de lever le siège — mais ce soutien tarde, et tarde beaucoup. Nous ignorons les raisons de ce retard : personne n’explique, personne ne justifie, personne ne parle des causes. Comment peuvent-ils dormir alors qu’une ville entière est lentement massacrée ? »
Le 23 août, les comités insistent le risque d’héroïser la résistance :
« Il existe des moments de l’histoire où l’on s’imagine que certaines villes sont invincibles (…) Rappelons-le avec lucidité : (…) El Fasher n’est pas une légende. C’est une ville faite de chair, de sang, de pierres, de marchés, d’âmes et d’hôpitaux. Elle a tenu longtemps, mais elle en a payé le prix fort (…) Elle n’a connu aucun répit : plus de deux cents attaques armées sous un siège suffocant qui dure depuis deux ans. Les combats l’ont épuisée, l’usure des coups l’a affaiblie, et l’arme de la faim a frappé au cœur de son tissu social et moral. (…) Ceux qui parient que la résistance d’El Fasher perdurera sans une intervention réelle reproduisent la même illusion qui a précipité des villes auparavant — prenons l’exemple de la ville de Nyala. L’histoire n’absout personne de sa lâcheté, et le silence ne s’efface jamais, quelle que soit la durée écoulée entre le crime et le témoignage.
C’est pourquoi (...) il faut agir immédiatement pour briser le siège d’El Fasher : il n’y a pas de complaisance possible sur des évidences ; aucune ville ne peut survivre seule (…) La résistance, à un moment donné, exige un appui réel — pas des applaudissements lointains. »
Le 7 septembre, ils alertent sur l’aggravation de la situation humanitaire :
« Nous pansons les blessés et nous combattons la mort par la patience. Nous utilisons des karwas (charrettes improvisées tirées par des ânes) comme ambulances : la vie ici se replie sous le poids des bombardements et de la faim. (…) Il n’y a pas d’équipements médicaux suffisants, pas d’hôpitaux pleinement opérationnels, pas assez de denrées alimentaires — juste un peuple meurtri qui tient bon. (...) Et pourtant nous sommes toujours ici, accrochés à notre terre comme la racine s’accroche au sol en saison de sécheresse. Ne nous demandez pas comment nous résistons — nous l’ignorons nous-mêmes — mais nous savons avec certitude que chaque petit soutien venu de vous est une lueur dans ce long tunnel. »
A partir de mi-septembre, les communications se font de plus en plus sombres. Le 19 septembre, ils écrivent : « L’étau se resserre, le siège s’intensifie et la mort est dans chaque coin, tandis que l’autorité centrale et les directions du Darfour restent sur le trottoir à regarder la mort, et tout ce qu’ils accomplissent ce sont des conférences de presse vides et des visites à l’étranger qui ne lèvent pas le siège, ne nourrissent aucun affamé et n’arrêtent aucun hémorragie. »
Ils continuent d’appeler à l’aide les autorités soudanaises :
« La seule voie pour lever le siège est de mettre en mouvement les forces, d’activer l’aviation, de déployer les drones et de frapper les concentrations de l’ennemi partout où il se déplace ou se positionne. L’ennemi ne comprend que le langage de la force et ne recule que sous la pression du feu. Celui qui croit que les conférences tenues à Port-Soudan et les comités constitués peuvent arrêter l’avancée des milices se trompe gravement — ou est complice. » (communiqué du 20 septembre).
Miliciens des FSR pendant l'attaque d'El Fasher le 26 octobre. Capture d'écran AFP.
Le 5 octobre, l’imminence du massacre final se fait sentir :
« El Fasher est aujourd’hui une morgue à ciel ouvert qui saigne de tous côtés. Depuis les premières heures de l’aube, la ville a été la cible d’un bombardement délibéré, intense et violent qui frappe tout sans distinction — maisons, marchés, hôpitaux — et même les centres d’accueil qui constituaient le dernier espoir pour les déplacés et les sans-abri. Les obus tombent comme la pluie, ne faisant aucune différence entre un enfant endormi ou une mère qui implore le ciel de protéger ses enfants. L’odeur de la mort envahit les rues, le sang lave les trottoirs ; des maisons effondrées pèsent sur les têtes de leurs occupants, des marchés sont réduits en cendres, et des corps sont extraits des décombres sans noms ni visages — seulement des numéros dans un long registre de massacres. »
Le 14 octobre, ils alertent encore :
« Il n’y a plus rien à manger aujourd’hui : toutes les denrées se sont épuisées et même les substituts auxquels les gens s’accrochaient pour survivre ont disparu. La ville est désormais assiégée de toutes parts : le blocus des milices, le silence de l’État et l’indifférence du monde. Nous écrivons, nous crions, nous supplions, mais il semble que nos mots tombent dans le vide — pas d’avions d’aide, pas de pont humain, pas d’intervention internationale réelle, pas d’opération terrestre pour lever le siège. Le temps passe, la faim augmente et la mort fauche des vies. Les affrontements sont devenus si nombreux qu’on ne les compte plus ; les crimes sont trop nombreux pour être recensés. Parler de famine n’est plus suffisant — nous avons dépassé le stade des supplications : nous sommes entrés dans une lente annihilation. Nous écrivons sans être entendus, nous appelons au secours sans réponse ; il semble que le monde se contente de regarder : notre ville s’efface pendant que nous résistons, parce que nous n’avons rien d’autre que la résistance — et une mort collective sous le silence mondial.
Le temps s’épuise et la faim nous tuera avant les canons. »
Le 17 octobre, ils s’indignent :
« Si cette situation perdure, nous en viendrons à nous dévorer les uns les autres et les restes des corps deviendront notre dernier moyen de subsistance. Ce n’est pas seulement une absurdité politique : c’est un crime moral qui s’inscrira dans les livres d’histoire. Abandonner un peuple assiégé est une faute — envers la nation, envers le peuple et envers une direction qui ignore la notion même de responsabilité. Ceux qui se disaient protecteurs doivent maintenant assumer la responsabilité de chaque vie perdue, de chaque enfant affamé et de chaque foyer dont les rêves ont été brisés. Les peuples n’oublient pas leurs droits ni ceux qui les ont abandonnés en temps de détresse. El Fasher restera témoin, et nous ne pardonnerons pas ceux qui ont vendu notre sang par le silence ou la compromission. »
Ces appels à l’aide répétés, restés sans réponse, mettent en lumière la complicité du gouvernement d’Al Burhan qui a laissé la ville d’El Fasher se défendre seule face aux assauts des FSR.
Ils interrogent aussi lourdement la responsabilité de la communauté et des médias internationaux, qui ont délibérément ignoré ces alertes. Comme les comités l’écrivaient le 28 septembre : « Les habitants du nord d’El Fasher ne meurent pas seulement de faim et sous les tirs d’artillerie — ils meurent aussi de l’indifférence. » En détournant le regard et en étouffant leurs cris, le silence du monde entier a participé au massacre des habitant.es d’El Fasher.